BREAKING NEWS

! BREAKING NEWS ! Je quitte la Martinique à l'été 2022. N'hésitez pas à me solliciter pour programmer des rencontres dès la rentrée, je serai enchantée de vous retrouver !

vendredi 3 juillet 2009

Y’a plus qu’à !

….attendre ! Je viens de terminer mes envois de manuscrits (enfin, la première série) pour la dernière histoire que j’ai écrite. Une histoire d’ogre.

L’idée m’est venue alors que je rentrais à la maison. Je passais devant les Sandales d’Empédocle, une bonne librairie bisontine, quand j’ai aperçu une affiche sur la vitrine. Une affiche pour le 6° (ou 7 ? ou 8 ? ou peut-être 3, remarquez) Salon du Livre Jeunesse de Palente (un quartier de Besançon, mon homme s’est beaucoup moqué de moi à notre arrivée ici car j’ai mis longtemps à le prononcer correctement. Allez savoir pourquoi, j’ai toujours envie de dire [ palaine’te]). Bref.
Passée la première réaction (Ha les c***, ils m’ont même pas invitée !), j’ai détaillé le reste de l’affiche sur laquelle on pouvait constater que le thème retenu pour l’édition 2009 était les Ogres. Je reprends mon chemin, l’image en tête. Et je me dis que ça me plait bien, ce thème. J’imagine d’ailleurs que c’est un passage obligé…Comme les sorcières, l’école ou je ne sais pas quel autre « marronnier » de la littérature jeunesse. J’ai déjà fait les sorcières, l’école, les pirates : c’est clair, il me manque les ogres.
Je décide qu’il s’appelera Olaf. Je trouve que ça sonne bien.
Reste à lui trouver une histoire….

Quelques jours plus tard, « L’histoire d’Olaf, l’ogre mélomane » est écrite. Elle est courte (9000 signes) et j’avoue que je la verrai bien matérialisée sous forme d’album.
En voilà quelques passages.

[ …]

Il y avait donc si peu d’imprévu dans la vie d’Olaf que ce soir-là, quand il tomba nez-à-nez, ou plutôt nez-à-tente, avec deux campeurs amoureux, il fut tellement surpris qu’il laissa tomber le tas de bois qu’il avait ramassé. A la vue de cet ogre aussi grand qu’effrayant, les deux campeurs se mirent à hurler… fichant une trouille bleue à Olaf, qui cria également. Qu’est ce qui avait pu les horrifier à ce point ? Une armée de tarentules à 5 têtes ? Un serpent à triple-sonnettes ? Un dinosaure très énervé? Le cri de l’ogre était si inquiétant que les cheveux des campeurs se dressèrent tout droit sur leur tête. Prenant leurs jambes à leur cou, ils filèrent en laissant toutes leurs affaires. Vert de peur, Olaf fit exactement comme eux. Mais au bout de quelques enjambées, un doute traversa l’esprit de l’ogre. Il s’arrêta et regarda en arrière : pas de dinosaure ou de maxi-serpent. Tout était calme. L’ogre soupira en réalisant son erreur : encore une fois, c’est de lui qu’on avait pris peur !

Il cria de toutes ses forces :

- Mais revenez, je n’ai même pas faim ! Je voudrais discuter !

[…]

Quelques heures plus tard, en arrivant pour travailler, la femme de ménage crut bien qu'elle n'était pas tout à fait réveillée : un sapin avait-il vraiment pu pousser au milieu de la 3° rangée ? Elle s'approcha prudemment, avant de s'enfuir en criant. Un sapin au milieu d'un théâtre, pourquoi pas. Mais avec des énormes pieds, certainement pas !

"Au secours, l'ogre est encore là ! " cria-t-elle en alertant tous les habitants. Olaf sortit de son arbre et quitta les lieux sur le champ.

[…]

Paniqué, Olaf regarda en direction de la scène. L’homme était toujours là. La tête levée, il s’était bien arrêté de jouer, mais ne semblait pas effrayé.
- Qui est là ? Qu’est ce qui se passe ? demanda-t-il simplement
Assis au milieu des débris, Olaf n’osa pas dire un mot.
- Qui est là ? répéta l’homme.
L’ogre répondit alors :
- Vous ne partez pas ? Je…je ne vous fais pas peur ?
- Pourquoi devrais-je avoir peur ?
- Parce que je suis…affreux…je crois…
- Et moi je suis aveugle, alors je ne vous vois pas. Mais j’entends votre voix, et je suis sûr que je n’ai pas à avoir peur de quoi que ce soit.
L’homme sourit.